Je ne suis toujours pas de droite. Alors même je paye plus beaucoup d'impôts que lorsque j'étais un jeune étudiant gauchiste.
Je ne serais jamais de droite. Je me surveille d'ailleurs tous les jours pour ne pas le devenir, car je m'embourgeoise à vue d'oeil avec le temps.
J'ai donc besoin de renouveller régulièrement mon stock d'arguments. Pour les servir à l'apéro avec des amis de droite (oui, j'en ai), ou pour me les servir à moi-même. C'est pourquoi, chaque fois que je m'indigne contre la droite au pouvoir, j'essaie d'objectiver ma critique.
Quand je veux me faire peur, je joue à imaginer que finalement la droite et la gauche, c'est pareil, et qu'il n'y a que les valeurs qui changent. Que j'aurais pu me retrouver d'un côté ou de l'autre...
Or je ressent intimement depuis longtemps que ce postulat est faux.
Je pense sans arriver à le formuler que la droite n'a pas de valeurs. La droite de gouvernement gouverne selon ses intérêts, ceux de ses amis et ceux de ceux qui les influencent le plus efficacement.
Et aujourd'hui, je viens de tomber sur la phrase que je cherchais depuis longtemps pour l'expliquer. Elle est de François Mauriac (qui n'est pas vraiment un dangereux gauchiste). Elle de 1955 (contexte de la décolonisation, etc...).
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Ce qu’on appelle en France [..] « la droite » n’est pas « celle dont les principes comportent leur part de vérité éternelle, mais en vérité une conjuration des intérêts : bouilleurs de cru, betteraviers, colons de l’Afrique du Nord et toutes les grandes féodalités économiques".
François Mauriac - D’un bloc-notes à l’autre (Bartillat)
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