Hier soir, pour une sombre histoire technique, j'ai n'ai pas pu me connecter à Internet depuis ma chambre d'hotel. J'ai vraiment cru que c'était une punition que le divin m'envoyait.

Le récit de cette angoisse, dans toute l'étendue de ses insignifiants détails, parlera mieux que moi-même.

Premier problème : pas de prise de téléphone dans la chambre. Celle ci est directement est intégrée au combiné. La paire cuivrée sortant du mur est reliée au socle via un raccord au chatterton pas catho. Pour voir ça, j'ai du à moitié le désincarcérer du mur.

Je ne me démonte pas : le combiné est un modèle à clavier intégré. Le fil à spirale maudit le relie au socle. Je me bat avec la prise RJ12 que j'arrive à grand peine à désolidariser du combiné avec la pointe d'un Bic. Je branche cette prise RJ12 sur le connecteur modem à l'arrière de mon PC. Je lance ma connexion à mamadoo et j'attend. Occupé. Je tente à nouveau, mais cette fois ci avec le combiné: occupé.

Je n'ose croire à l'inconfort de ma situation : les numéros en 08... ne passent pas. Je me remémore alors que j'ai un vieux compte no-log qui traine, ouvert en 2002. Je crois me souvenir (à tort, je l'ai su bien plus tard) que leur numéro de POP commence par un 01... Je me met en quête des indentifiants. C'est à dire que je met à contribution tous les outils de recherche de Windows et Outlook simultanément. Dans une "boîte de réception" de 2450 mails non classés, ça prend du temps. Je m'attaque même au courrier archivé, et aux vieux "outlook.pst" qui trainent dans le coin. Rien.

Je reste calme. Je bois un verrre d'eau, et je me souviens que j'ai l'i-mode sur mon téléphone Bouygues. On peut consulter des web avec. Dans des conditions proche du grostesque (fenêtre de 50 pixels sur 100) mais on peut quand même. Je m'attaque donc au web de no-log (www.no-log.com) pour récupérer mes anciens identifiants de connexion non utilisés depuis 2002. La navigation dans les menus est plutôt laborieuse. Je décide donc de me recréer un compte.

Aprés une bataille de 20 minutes (remportée par le téléphone, ça va de soi), je jette l'éponge pour le plan foireux i-mode. Et là, je m'illumine : j'ai une carte Wi-fi. La demi-heure suivante est donc passée à essayer de capter un hotspot depuis ma chambre (sur le lit, à coté de la porte, à la fenêtre,...). Je ne réussis que perte de temps et frustration.

A 23h57, je lâche définitivement prise. Je n'aurais pas d'Internet pour ce soir. 

J'ai l'impression, souvent, d'avoir un besoin organique de me connecter. Pour fouiner sur mes blogs habituels, appuyer sur "envoyer et recevoir", vérifier si y'a pas quelqu'un qui traine sur msn... Rien de spécial en fait. Juste pour guetter avec volupté les petites lueurs qui habitent le réseau. Me rassurer, voir si tout est en place. Ecouter Internet respirer doucement comme une agglomération dont on voit le halo depuis les collines.