Je suis à Strasbourg à partir de demain soir. Je vais donc repartir à la chasse des petits coins sympas où l'on boit du Gerwurtz à petites lampées dans des petits verres.
Encore une bonne dose de train, après un aller-retour à Montauban samedi dernier (5h30 dans chaque sens). J'ai été chercher ma fille, qui était chez ses grand-parents. Au retour, on a voyagé en Corail Téoz. Un nouveau concept de la Sncf qui a refait l'intérieur de ses vieux corail.
Mon opinion sur leur concept est partagée.
D'un côté, je trouve le design réussi. L'ambiance est lumineuse, les espaces bien conçus. Il y a des banquettes avec trois fauteuils de rang : le bonheur pour tous ceux qui savent que 2 sièges cote à cote cela a toujour été trop juste pour pioncer. Il y a des toilettes de l'espace (avec un bouton pour ouvrir la porte comme dans Star-Trek), un coin fumeur (dommage, c'est plus pour moi), et surtout.... le coin enfant !
Qui a déjà voyagé en train avec une petite créature de 17 mois sait de quoi je parle. Les autres sauront un jour ou l'autre. Le coin enfant du Téoz est un vrai bonheur : c'est tout simple (un tapis de jeu et des rembourrages sur les cotés pour les chutes, une vitre séparant du couloir) mais permet un truc vraiment bien : étaler tout le bordel (jeux, livres, doudous, biberons, cubes, hochets, poupées, oeufs de paques, etc..) et laisser l'enfant s'occuper et courrir.
Mais malgré tout, ce train tout neuf, avec des couleurs vivantes, des moquettes flambant neuves, des prises pour les portables, provoque chez moi un tout petit pincement au coeur. Celui de la nostalgie pour ces banquettes en skaï orange au design seventies, ces rideaux orange en toile de jute froncés avec la patère pour le manteau, ces plafonds gris et ces vitres teintées de séparation, ces poignées pneumatiques bruyantes, ces manivelles pour ouvrir la porte.
Tout cela fleurait bon son époque, celle où l'espace était n'était pas un luxe, et ou cette absence trop poussée de souci du détail avait réssi à créer un univers qu'on croyait indémodable et intemporel.
Le bon vieux train Corail, c'est mon enfance. Celle des trajets longs (pas de TGV), de l'ennui, de l'espace et du plaisir. Le Téoz sera celui de ma fille.