L'intitulé : "L'écoute active au service de votre professionnalisme" ou quelque chose d'approchant. Le pire, c'est que c'est moi qui était volontaire.

Explications :

1) Je suis travailleur indépendant. Une formation est toujours aux échanges enrichissants avec les professionnels de la profession. On brise ainsi notre solitude dans un cercle vertueux de relationnel fécond etc...

2) La formation est gratuite. C'est inclus dans ma cotisation à mon Centre de Gestion Agrée. Il faut cependant remettre un chèque de caution, qu'on nous rend si on vient.

3) Le matin, je voulais plus y aller, car c'était trop tôt (9h). Mais ils avaient mon chèque de caution. Une autre raison d'y aller.

4) Je suis une incorrigible grande gueule. Ne pas couper la parole à tout bout de champ est pour moi un supplice. Je pensais qu'on allait m'apprendre à la fermer.

5) Le Centre de Gestion est à côté de la maison.

Voici quelques bribes de cette journée :

- La formation n'était pas du tout à coté de la maison, mais à Nanterre. Première désillusion. J'ai donc pris le RER.

- En sortant du RER, j'ai eu l'occasion d'assister pour la première fois depuis que je suis à Paris (4 ans) au spectacle le plus affligeant qui soit : une rentrée des bureaux dans un énorme quartier de bureaux à 9h. Pas un petit flux, une transhumance. Une marée de Monsieur Perrin et de Madame Gauthier en pardessus beige. Une angoisse totale. J'ai pris conscience à ce moment du fait que jusque là j'avais toujours vécu dans un monde parallèle, c'est à dire Paris intra-muros. Et j'ai conclu que définitivement 9h était trop tôt pour aller bosser.

- En arrivant dans le hall de l'immeuble, nouveau haut-le-coeur : des ascenceurs en batterie, avec plein de gens dedans qui font la gueule, ou pire, qui se raconte des bribes de leur week-end. J'en ai laissé passer 3, en espérant qu'il y en aurait un vide.

- A l'étage, j'ai eu l'impression d'arriver dans une compagnie d'assurance des années 70. J'ai émargé, et on m'a rendu mon chèque. A ce moment là, j'ai failli me casser direct. J'ai tenu bon, mais me suis assis à coté de la porte, au cas où.

- Le journée s'est (bien) déroulée. Mis à part que la formatrice avait l'accent du Tarn-et-Garonne, et qu'elle employait des phrases pétries de sagesse confucéenne ("dans notre monde occidental d'aujourd'hui, on est beaucoup sur la parole", "les conseilleurs ne sont pas les payeurs", etc...). D'un niveau proche d'une bonne tablée de voisins.

- Au repas de midi, ce fût trés drôle. On s'est retrouvé à 9 grandes gueules. Toute frustration et la parole accumulée est ressortie brutalement. Les coupages de parole, les récits et anecdotes pourries, tout y est passé, dans des joyeux cris de basse-cour.

Pour conclure:

- Je n'ai rien appris, mais j'ai découvert Nanterre à 9h du matin. Une prise de conscience violente de ma condition de privilégié d'indépendant. Ca m'a donné envie de bosser dur pour la garder...

- Quelques typologies et techniques d'écoutes ont été exposées. Je me suis notamment reconnu dans la catégorie "conseilleur" des écoutants. Vous savez, le gros relou qui dès que vous lui dites un truc va vous expliquer comment il s'y prendrai s'il était à votre place. Je sais, c'est trés pénible. Mais je peux pas m'en empêcher (d'ailleurs, si j'étais vous, je travaillerais au ieu de lire ce blog).
Mais rien qui concerne des ruses pour savoir fermer sa gueule.

J'en conclus donc que pour fermer sa gueule quand les autres parlent, il faut s'inventer soi-même des techniques pourries.

Exemples :

>  Faire pareil que pour prolonger un coït au bord de la conclusion : respirer fort, penser aux impôts, à la belle-mère, mordre un truc...

> Faire pareil que quand on arrête de fumer : boire un grand verre d'eau, mâcher du chewing-gum, sucer un "Fisherman's friend"...

On peut aussi tout simplement fermer sa grande gueule.
D'ailleurs, si j'étais vous....