Samedi, j'étais à la fête de Ch. qui est ma sisterre. Elle part au Québec rejoindre son "chum" comme on dit la bas (Caribou). On a demonté l'appart de sa soeur (la vraie), defoncé le pauvre PC pour en extirper le moindre MP3 potable, pilonné la rue avec les bafles qui ont explosé aussi, bu tout le champagne, puis après tout le wiskhy, puis après toute la vodka.

Résultat : rentré à 8h (nouvelle heure), juste pour le biberon de L. Puis marché (en braille), purée de légumes, re-sortie, square, coulée verte... Une longue agonie d'une journée. Une journée blanche après une nuit blanche. Heureusement que L. est ma fille, et que c'est bon d'être avec elle. Car je serais presque mort sur place 12 fois pendant la journée.

2 jours à m'en remettre. Je préférais nettement quand j'avais 21 ans. D'un coté, ça me rassure presque de prendre des énormes cuites, je me dis que je suis resté jeune. De l'autre, quand je fais le macchabée pendant 6 jours ensuite, j'ai vraiment le blues.

J'avais un peu restreint les excès, parce-que d'ordinaire, quand je bois, il m'arrive deux trucs trés pénibles:

1) je suis trés relou avec mon amoureuse
2) je me blesse.  En tombant par terre en général.

Or :

1) mon amoureuse est maintenant la mère de mes enfants (enfin d'un, c'est deja pas mal)
2) et donc, cela signifie que j'ai un enfant (un fille, L., voir plus haut).

Je trouve dommage d'offrir à cette jeune enfant (et à sa mère), le spectacle désolant d'un père tétraplégique suite à une chute de parapet. Mon amour propre (et ma colonne vertébrale) méritent donc que je les respecte.

Car, quand je dis que je me blesse, je me blesse vraiment. En 1996, lors d'une St Patrick, j'ai fini à l'hôpital à Toulouse pour une chute place des Carmes. Par terre, tout seul. Je n'avais pas mis les mains pour amortir. J'avais bu 2 bouteilles de blanc, 7 picon-bière, 3 pintes de cidre, et 4 shots de wiskhy. Comme ce n'était pas assez, ben, j'ai dit à mon acolyte qu'on allait retourner au premier bar d'où on sortait pour reboire des bières.

Ambulance, puis hôpital militaire de Larrey. J'étais appelé. L'interne de garde m'a recousu de manière assez personnelle. Et j'ai échappé de peu au TR (toucher rectal), tout ça parce-que j'arrivais pas à pisser, la porte étant restée ouverte sur la pièce où ils m'attendaient pour me recoudre. Ils soupçonnaient un problème de prostate. J'en avais assez pour la soirée, j'ai poliement décliné.

Sale soirée.

M'en reste une cicatrice sur le front. Quand je me regarde dans le mirroir, j'ai l'impression qu'elle a toujours été là. Je ne la vois plus. Je ne peux même pas inventer des légendes dessus, parce-que personne ne me demande comment je me suis fait ça. Soit les gens ne la voient plus non plus, soit ils n'osent pas...

Donc maintenant, je ne bois plus que des bons alcools (du champagne). Je ne prend (presque) plus de drogues. Je rentre en métro, ou je dors sur place, car j'ai une peur bleue de la mort par le décès mortel de l'accident fatal de la route. Je n'ai pas aimé le film "Crash" de David Cronenberg. Les voitures qui s'enroulent autour des arbres ne m'ont jamais fait triquer. Je ne fais pas des mélanges (en tout cas, pas avant 2 heures du matin). Et surtout, je ne m'engueule pas avec mon amoureuse tout de suite. J'attend le lendemain, et je reconnais d'emblée tout ce qu'on me reproche.

Putain. C'est beau la maturité de la biture, non ?

C'est pareil qu'avant, mais avec plus d'excuses à la con...