A Lille, on capte la télé belge.
Et à la télé belge, il y a une émission terrible. On dirait un peu le journal culturel de Groland.
On y présentait ce soir le "petit jeune qui monte", Mathieu Bioul.
Ca à l'air de rien, mais déjà prononcer son nom est une sorte de défi contre le ridicule.
Ce fringant pianiste nous retrace ainsi sa carrière (10 ans de piano bar à Paris), avant de balayer d'un revers de main la comparaison avec la nouvelle "french touch" de la chanson française ("Benabar, Thomas Fersen").
"moi j'crois qu'tu vois, on est une époque vachement pleine d'incertitudes, et donc dans ces périodes de doute, les gens se tournent vers l'authentique, la nouvelle chanson parce que ce sont leurs racines…"
J'en reste abasourdi. Une telle pertinence me donne des ébullitions cérébrales.
Puis une docte théatreuse nous explique la métaporphose de Kafka qu'elle vient d'adapter à la scène.
"à un moment, je crie, l'instant d'après, je hurle "il faut chaud"."
Pendant ce temps, des acteurs appliqués ânonnent besogneusement un texte inaudible en bougeant avec soin autour d'un décor indigent.
Depuis hier soir, je suis circonspect sur l'exception culturelle belge.
Mais j'aimerais beaucoup pouvoir capter leur télé à Paris.
Commentaires :
Une admiratrice heureuse.